Les poissons présentent une importante plasticité phénotypique face aux variations environnementales. En outre, ils semblent capables de transmettre à leur descendance des informations sur leur histoire de vie, susceptibles d’en moduler les performances. Ces informations, de nature non génétique, sont transmises via les gamètes, et la méthylation de l’ADN est un excellent candidat comme base moléculaire de la transmission inter- voire transgénérationnelle. En effet, celle-ci est sensible à l’environnement, et chez le gamète mâle des poissons, elle joue un rôle démontré dans la cinétique d’activation du génome zygotique (études réalisées chez le poisson zèbre). Cependant, la question d’altérations du méthylome induites par l’environnement et transmises de génération en génération via les gamètes, reste à démontrer. Nous avons a déjà mis en évidence un effet de la température sur le méthylome du spermatozoïde de truites arc-en-ciel exposées à une température augmentée de 4°C pendant la spermatogénèse. Nous souhaitons maintenant tester, grâce à un animal modèle à court temps de génération, le caractère intergénérationnel voire transgénérationnel de cet effet. Nous proposons de réaliser une analyse phénotypique exhaustive des spermatozoïdes de médaka issus d’une spermatogénèse à température augmentée aux niveaux cellulaire (fonctionnalité) et moléculaire (transcriptomique) et d’étudier l’effet de la température sur le méthylome des spermatozoïdes à l’échelle du génome entier et au CpG près. Le cas échéant, la transmission inter- puis transgénérationnelle des altérations phénotypiques et/ou épigénétiques sera testée, ainsi que la capacité des médakas à s’acclimater au stress de température au fil des générations.

Partenaires : Antoine Rolland Maître de Conférence à l’université de Rennes et chercheur à l’Irset, avec Frédéric Chalmel et Bertrand Evrard.